GESTION DE RISQUE D’INONDATIONS DANS LA VILLE DE N’DJAMENA AU TCHAD
Raoul DJIMTA, Marcel B. FOURISSOU, Fatimé PAMDEGUE, Man-na DJANGRANG.
Le risque urbain des inondations de la ville de N’Djamena dépend de facteurs tels que la pente, l’altitude, le type de sol, les précipitations, la densité de drainage, la distance au canal principal, le bâti, du débordement des deux fleuves (Chari et Logone) mais aussi de l’ensemble des personnes, biens et activités économiques susceptibles d’en être affectés dont les enjeux qui sont les ouvrages et la densité de la population. Les activités humaines telles que l’urbanisation, mais aussi la croissance des colonies et des actifs dans les zones inondables, contribuent aux impacts croissants des inondations. L’urbanisation de la ville de N’Djamena, devient alors un facteur de vulnérabilité important du fait de la demande de logements, d’infrastructures et de services qui croît plus rapidement que l’offre. L’objectif de cette étude est d’aborder le risque d’inondation dans la ville de N’Djamena, par l’utilisation de la télédétection et des systèmes d’information géographique, en englobant le risque environnemental dans une ville où la vulnérabilité semble être le dénominateur commun pour la majorité de la population ; ce qui donne lieu automatiquement à une multiplication des implantations dans des zones dangereuses ou à l’utilisation de techniques ou de matériaux de construction inadaptés. Les inondations accentuées par des très fortes pluies enregistrées ces dernières années et une urbanisation incontrôlée constituent une menace cruciale dans la ville de N’Djamena. Les recherches documentaires en notre possession et l’enquête de terrain par l’utilisation de la méthode multicritère par pondération a permis de déterminer les zones à risque d’inondation de la ville de N’Djamena. Les résultats ont révélé que le bâti a connu une progression, qui est passé de 3 546,50 ha en 1988 à 17 266,19 ha en 2020. Une superficie de plus de 90% des zones de la ville est à risque d’inondation. Les autorités en charge de la gestion urbaine doivent réunir les conditions nécessaires pour sécuriser la population face à cet aléa inondation et pour le développement durable de la ville de N’Djamena.